À propos

« Si je n'avais pas ce corps qui me plaque au sol envahi de cette graisse lourde comme un cadavre, je pourrais courir, nager, voyager et pourquoi pas voler comme un papillon débarrassé de sa chrysalide », disait une patiente. Le moi-corps cadavre, prisonnier de lui-même, est une des figures récurrentes de la vie fantasmatique inconsciente des obèses, comme si le dépassement outrancier des limites de leur propre peau masquait la réalité d'un long trépas programmé. Le suicide mélancolique vise à suivre l'objet perdu dans une mort au sein de laquelle il ne pourra se dérober. L'obèse suit l'objet en le dévorant, le préserve en l'enkystant, le détruit en l'étouffant. Il fait le mort en ensevelissant un corps qu'il a préalablement tué. Aliéné à une recherche dont il ignore le but, il oscille entre la quête d'une satisfaction orale primitive et celle d'un objet toujours gratifiant, qu'il voudrait intégrer à son corps en le détruisant. « La où était le Ça, le Moi doit advenir », écrit Freud à propos du chemin analytique de la névrose. Le pari thérapeutique pour nos patients pourrait être celui-ci : « Là où était l'empreinte de l'objet oral - en creux ou en excès -, le moi-sujet doit advenir. Un moi libéré du corps de l'autre. »


Rayons : Sciences humaines & sociales > Psychologie / Psychanalyse > Psychologie branches et domaines


  • Auteur(s)

    Jacques Vargioni

  • Éditeur

    Puf

  • Distributeur

    Union Distribution

  • Date de parution

    13/05/2015

  • Collection

    Hors Collection Puf

  • EAN

    9782130654063

  • Disponibilité

    Disponible

  • Nombre de pages

    312 Pages

  • Longueur

    19 cm

  • Largeur

    12.5 cm

  • Épaisseur

    1.6 cm

  • Poids

    318 g

  • Support principal

    Grand format

Infos supplémentaires : Broché  

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